Bonjour,
Tout d'abord merci pour votre site web.
J'ai depuis mi septembre un palmier qui m'a été offert. Apparemment c'est un Phoenix Roebelenii. Le tronc fait à peu près 1m20 de haut. Je l'avais mis derrière une fenetre exposée sud, mais avec toujours un voile sur les vitres pour que la lumière ne soit pas trop directe.
Il a été rempoté lors de l'achat par le vendeur.
Il a une dizaine de palmes, mais elles sont maintenant toutes dures et pendent vers le bas. Les nouvelles vers le haut commencent à se durcir ou sécher aussi. Sur le coup je pensais que je lui donnais pas assez d'eau (la terre était sèche) alors maintenant j'en donne plus (1l par semaine) afin que la terre reste humide. J'asperge de l'eau sur les palmes aussi le week-end. Mais la situation ne s'améliore guère.
Que me conseillez-vous ? Je suis désespéré !
Merci par avance
Décidément, les Phoenix roebelinii posent de sérieux problèmes. On m'a soumis le même type de question pas plus tard que la semaine dernière, et voici à titre d'information ce que j'ai répondu et publié sur mon site :
"Ah ces Phoenix roebelinii !!! Si vous prenez le temps de parcourir la rubrique "Questions-Réponses" du site, vous verrez que c'est une espèce qui revient très souvent dans les questions. Pourtant, c'est un palmier réputé très adaptable en appartement. Mais il est vrai que si l'espèce revient souvent dans les questions, c'est aussi parce qu'elle a "la cote" actuellement. Et on le comprend. Car c'est une des rares espèces qui peut, en pot, et tout en étant encore d'une taille modeste, ressembler vraiment à un palmier, avec un "vrai" stipe (tronc) surmonté d'une couronne de palmes.
Les problèmes évoqués par les visiteurs du site sont la plupart du temps des problèmes d'adaptation. Et cela tient certainement à la façon dont sont produits ces palmiers. Pour pouvoir proposer des coûts raisonnables et présenter des sujets le plus grand et le plus beau possible, les producteurs utilisent des techniques qui rendent plus difficile par la suite le changement d'environnement. Les palmiers sont cultivés en serre chaude et saturée d'humidité. Leur système racinaire est limité dans son développement par un apport massif d'engrais, ce qui permet de proposer des sujets dans des pots qui paraissent ridicules par rapport à la plante qu'ils contiennent. En temps normal, lorsqu'un palmier est proposé en conteneur, on peut remarquer tous les efforts qu'il a fait pour étendre ses racines au-delà du pot lui-même en observant les trous de drainage en bas de celui-ci. Sur les roebelinii proposés nombreux en jardinerie, c'est rarement le cas. Ou bien ils ont été amplement fertilisés et arrosés, ce qui a rendu inutile ce développement racinaire. Ou bien, pire, ils n'ont été mis en conteneur que peu de temps avant la vente, et dans ce cas, leur système racinaire a été amputé.
Le problème, pour l'acheteur, est alors le suivant : le palmier ne dispose pas d'un système racinaire proportionné aux besoins de sa couronne. Si on veut compenser cela par des arrosages importants, le palmier n'étant plus à une température tropicale, cela va conduire à une pourriture des racines et à la mort du sujet. Si on reste raisonnable concernant ces arrosages, des palmes du pourtour de la couronne vont régulièrement se déssécher. C'est pourquoi lors des transplantations de grands sujets, les paysagistes procèdent souvent à une taille préventive pour diminuer par anticipation les besoins du palmier. Parfois, et cela a peut-être été le cas de votre palmier précédent, le sujet traverse tant bien que mal la période hivernale ou luminosité et température lui impose un peu un repos forcé, et c'est au moment de la reprise de la végétation que les dégâts apparaissent.
Dans votre cas, je vous conseille donc de ne pas placer le palmier dans une pièce trop chaude ni trop sèche. Maintenez la motte fraîche (c'est-à-dire toujours un peu humide mais non trop mouillée). Brumisez éventuellement la couronne, mais vous pouvez aussi placer au pied du palmier un récipient d'eau ou des linges humides, voir d'autres plantes à forte évaporation. Et si des palmes du pourtout sèchent, contentez-vous de les couper sans avoir le réflexe de "noyer" le palmier sous des arrosages censés mettre fin au dessèchement. Lorsque la phase d'adaptation sera terminé, le palmier sera peut-être un peu moins luxuriant qu'au moment de l'achat. Mais il sera sauvé et pourra très vite retrouver son allure du départ.
Concernant l'engrais, c'est inutile actuellement puisque votre palmier vient d'être rempoté. Un besoin en engrais pourra apparaître à le fin du printemps ou au début de l'été prochain seulement. Un traitement préventif contre les maladies ou insectes est possible. J'indique les produits que j'utilise personnellement sur mon site."
Concernant le cas que vous me soumettez, je suis plus inquiet encore que la semaine dernière. Car tant que le mal reste circonscrit aux palmes extérieures, il peut ne s'agir que d'une phase d'adaptation du palmier à ces nouvelles conditions. Mais lorsque cela touche aussi le coeur, cela peut être le début d'une phase irréversible de mort végétale. Je me souviens toutefois d'un Phoenix canariensis qui, transplanté à l'automne après avoir subi un trop important endommagement de son système racinaire, s'est mis ainsi à sécher à la fin du printemps, au moment de la reprise de la végétation (il était en extérieur). Il n'est resté de vert qu'un embryon de palme. Cependant, au cours de l'été, et moyennant de copieux arrosages, de nouvelles palmes sont apparues et le palmier s'est peu à peu reconstitué. J'espère qu'il en sera de même dans votre cas. En attendant, pas d'arrosage excessifs mais maintenez cependant la motte humide. Pas d'engrais puisque le palmier vient d'être rempoté (Quelle drôle d'idée ont les vendeurs de rempoter ainsi les palmiers à l'entrée de l'hiver et non pas à la fin du printemps ?). Faites éventuellement, au cas où, un traitement de type complet (voir produits préconisés sur mon site).
Je vous souhaite bonne chance.
