1-D'abord, je voulais vous remercier pour ce magnifique site, très intéressant.
2-J'habite le 63, à une altitude d'environ 500m. Mon jardin est bien drainant, sablonneux, orienté Sud-Ouest, en pente.
Les étés sont généralement chauds, voire très chauds, ponctués de gros orages, les hivers sont malheureusement froids, moyennement longs, les températures descendant ponctuellement en dessous de -10°C, mais assez rarement.
Je possède de jeunes plants de Washingtonia filifera qui ont passé les hivers au froid dès leur première année, et ont déjà subi des températures de l'ordre de 0°C et ne sont donc pas issus de serres chaudes.
J'aimerai savoir si il est possible d'en acclimater quelques uns en pleine terre, protégés du vent, et avec une bonne protection hivernale. Je sais qu'un Trachy serait plus adapté à la situation, mais je préfère les Washingtonia pour leurs couleurs plus lumineuses, et pour leur croissance très rapide.
NB: Dans la région, j'ai déjà pu admirer d'imposants Opuntias, ou de grands Trachycarpus.
3-Quel crédit faut-il apporter aux valeurs de températures données sur Internet, ou sur des ouvrages ? Pour le Sabal Minor, par exemple, on lui accorde -24°C sur un site, "seulement" -14°C sur un autre.
Merci beaucoup.
Concernant les températures minimales à prendre en compte pour les palmiers, vous avez raison : je pense qu'il faut être circonspect. D'une part, d'autres éléments de l'environnement influent beaucoup sur la résistance au gel d'un palmier (humidité, sol, durée de l'exposition au gel, etc.). D'autre part, il y a beaucoup de variations au sein d'une même espèce (origine géographique, degré d'hybridation, etc.) qui interviennent aussi. La tendance générale est à mon avis d'être trop optimiste quant à la rusticité des espèces. Soit parce que certains projettent ainsi un peu leurs propres souhaits de voir un palmier capable de s'adapter dans leur propre région. Soit parce qu'on a un intérêt à laisser croire que les palmiers peuvent pousser partout (sites commerciaux de palmiers). Il ne faut jamais oublier qu'au siècle dernier, il existait déjà des "fous de palmiers", certes pas regroupés en association, mais qui ont essayé d'acclimater des tas de végétaux dont des palmiers un peu partout. Regardons autour de nous ce qu'il en reste, et soyons modestes ! Notre espoir reste toutefois que le grand développement des échanges, à travers le monde, de graines en particulier, nous permette de découvrir quelques espèces rustiques ignorées.
Je suis comme vous : je préfère l'allure du Washingtonia à celle du Trachycarpus. Mais compte tenu des températures très basses que vous connaissez l'hiver, il faut savoir que vous prendrez un gros risque qu'il faudra sans doute essayer de réduire en mettant en place une protection hivernale, peut-être même électrique. Avez-vous aussi pensé à la culture en bac qui peut permettre de sortir à la belle saison dans le jardin de très beaux Washingtonia. Mais encore faut-il avoir en hiver la place de les faire hiverner...
Chez Washingtonia, il y a deux espèces, mais surtout beaucoup d'hybridation. On appelle donc "filifera" parfois des choses différentes, plus ou moins hybridées de robusta. On prête cependant à la souche dite "centenaires du Roussillon" la meilleure rusticité.
Bon courage donc, et tenez-nous au courant de votre expérience.
