Pourriez-vous m'indiquer quelques informations sur le Sabal Minor. Est-il plus rustique que le Trachycarpus fortunei ? Est-il tolérant à l'humidité hivernale ? Croissance ? Exigence en soleil ...
Lorsqu'on parle de la résistance au froid de tel ou tel palmier, est-ce avec ou sans protection hivernale ?
Enfin, quelle est en général la croissance d'un Brahea Armata en pot réguliérement arrosé et fertilisé en été, en situation chaude ?
Merci de vos précieux conseils et bonne continuation a votre site !
Sans doute Trachycarpus fortunei et Sabal minor ont-ils des rusticités très proches. Daniel Jacquemin parle, dans son livre, d'une résistance observée atteignant - 20° C pour le Sabal minor. Mais ce sont des palmiers très différents. Le premier supporte aussi le reste des conditions hivernales alors que le second craint en particulier beaucoup le vent qui ravage rapidement sa couronne. Et surtout, Trachycarpus démarre sa végétation et sa croissance dès le printemps car il se contente de températures assez peu élevées pour croître, tandis que Sabal minor attendra plutôt les chaleurs estivales pour entamer sa croissance.
Au Jardin des Plantes de Nantes (voir la visite sur le site), ces deux espèces cohabitent parfaitement. Les Sabal poussent au pied des Trachycarpus car ce sont des palmiers qui restent bas. Au coeur du parc et de la ville, ils sont à l'abri des vents violents et présentent donc de belles couronnes et des palmes très lourdes.
A Saint-Nazaire, lors d'une tentative d'acclimatation de diverses espèces, il semble que ce soit un Sabal minor (bien que l'identification de ce qu'il en reste soit difficile) qui ait beaucoup souffert du - 11° C de l'hiver 96-97 (voir "Les dégâts du gel de 1997 trois ans après"). Les Trachy, eux, n'ont pas bronché. Les autres espèces, par contre, (Washingtonia, Brahea armata, Butia capitata) ont trépassé. Mais ce Sabal était relativement jeune. Cela toutefois amène un peu à relativiser les rusticités proposées ici ou là, et à mon avis souvent un peu optimistes.
Notez aussi que normalement, une vraie rusticité doit s'exprimer sans recours à une protection quelconque. Par contre, elle dépendra toujours étroitement de l'environnement (exposition, humidité, nature du sol...). C'est pourquoi elle est donné toujours sous réserve.
Concernant la croissance du Brahea armata, elle n'est pas très rapide, pour ne pas dire qu'elle est lente. J'ai obtenu cette année quatre palmes sur un jeune sujet en conteneur de cinq litres. Et encore, en l'aidant un peu en véranda au printemps. Et chez Mme Décugis à Hyères-les-Palmiers, il y a un magnifique alignement de sujets qui doivent avoir une vingtaine d'années depuis le semis. Ils ne sont pas encore très très hauts. Mais la culture des palmiers n'est-elle pas aussi une école de patience ?
Patience donc...
